Histoire de JACQUEMART

Au XIVe siècle,

les romanais, à l'instar des grandes villes de France, voulurent avoir une horloge publique et les consuls résolurent de faire élever la tour de la forteresse pour y placer un mécanisme d'horlogerie avec cadran et sonnerie.

L'oeuvre fut rapidement menée et, pour sonner les heures, on plaça un automate en bois armé d'un marteau de fer. A cette époque, on appelait par dérision Jacques Bonhomme le paysan qui supportait les corvées sans se plaindre. L'automate fidèle à la mission qui lui était confiée fut baptisé Jacques et on ajouta Marteau à cause de l'instrument dont il était muni. Jacques-Marteau est devenu depuis par corruption Jacquemart.

Ce fut au milieu de la satisfaction et de la curiosité générale que le consciencieux bonhomme de bois fit résonner sa cloche pour la première fois, le 2 mars 1429.

 

Au début,

la tour de l'horloge portait sur ses faces les armes de France, du Dauphiné, du Chapitre et de la Ville. Elle ne possédait qu'un seul cadran. En l'année 1757, Quinson, artiste-peintre, fut chargé par les consuls de peindre trois autres cadrans ainsi qu'une montre lunaire; plus tard, la peinture ayant disparu, les heures furent indiquées en chiffres romains sur des plaques en tôle émaillée; enfin, en 1882, les anciens cadrans furent détruits.

On perça alors les quatre faces de la tour pour placer les nouveaux cadrans en verre dépoli et transparent qui étaient éclairés la nuit chacun par deux becs de gaz.

Quand on pénètre dans la tour, on remarque tout d'abord les vestiges d'une ancienne porte de la première enceinte de la ville; on distingue très bien la voûte du portique et de chaque côté les rainures de la herse. La surface du rez-de-chaussée est très réduite à cause d'un puissant contremur de deux mètres d'épaisseur qu'on a adossé contre le mur sud pour en assurer la solidité. Dans l'angle à droite de la porte on trouve une étroite montée d'escaliers en bois de 97 marches qui se continue en colimaçon jusqu'à l'étage où se trouve le mécanisme. Puis, on trouve une échelle de meunier étroite, à pente très raide. Il faut 'encore monter 23 marches et l'on gagne difficilement et en se courbant, une trappe qui ouvre sur le campanile. Ce dernier est de forme hexagonale mesurant 1m70 de largeur. On jouit de là d'un coup d'œil splendide sur la ville et les environs.

 

La grosse cloche de Jacquemart

est placée à 2 mètres au-dessus de l'étage. Elle mesure 1m30 de hauteur, 1m56 de diamètre et 70 millimètres d'épaisseur; elle pèse 46 quintaux.

Cette cloche est placée d'une manière fixe; cependant elle possède un battant anciennement destiné aux sonneries pour les incendies et aussi pour les jours de fêtes; ce battant très lourd était mis en mouvement par un levier qu'on faisait mouvoir avec le pied.

A côté de la grosse cloche et sur un piédestal adossé contre la face sud du campanile, se dresse majestueusement l'automate qui est presque au double de grandeur naturelle.

D'abord sculpté sur bois, il ne tarda pas à subir les outrages du temps; aussi, à diverses époques, on le recouvrit de fer-blanc. Il est mobile sur un pivot, ce qui permet au marteau qu'il tient dans les mains d'atteindre la cloche, tandis que la tête se meut en sens inverse.

 

 

Merci à Monsieur Jean-Yves Baxter pour nous avoir autorisé à utiliser les infirmations du site

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